Etude de cas: reprise de 2 EURL

Bonjour à tous,

Je vous sollicite sur une étude de cas.

Il s’agit de 2 entreprises (2 EURL) de décoration qui sont vendues ensemble.
Le propriétaire qui avait déjà une société en a racheté une autre.
Mais il n’a jamais fait la fusion.

Le premier rendez-vous s’est bien passé.
Trop bien même, vu que je me suis retrouvé à boire un verre de whisky chez lui dès le premier rendez-vous.
Et quand je le recontacte par téléphone, c’est toujours sourire et sympathie.
D’où ma méfiance : trop de sympathie parait bizarre, surtout dans le monde des affaires.

Peut-être que je ne m’inquiète pour rien.
Mais entre ces doutes et la peur de faire une mauvaise première acquisition, je manque de recul pour décider si je continue les démarches ou si je passe à la suivante.
C’est pourquoi j’ai besoin de votre aide.

Voici les chiffres
(Je n’ai pas encore eu l’explication des chiffres négatifs en 2018).
(Pour 2020, les chiffres résulteraient de : arrêt d’un salarié pendant 10 mois, 1 autre pendant 5 mois, 1 congé de paternité).

EBE Société 1 Société 2 Total
2020 - 9 097 15 132 6 035
2019 59 717 38 124 97 841
2018 -21 482 4 895 - 16 587
2017 81 143 33 035 114 178
2016 33 395 -1 493 31 902

Moyenne des totaux : 46 674 €

Dettes Société 1 Société 2 Total
2020 46 553 50 023 96 576
2019 60 910 37 215 98 125
2018 67 427 47789 115 216
2017 77 201 79 152 153 353
2016 55 562 58 237 113 799

Moyenne des totaux : 115 414 €

BFR Société 1 Société 2 Total
2020 5 743 -15 839 - 10 096
2019 20 305 6 250 26 555
2018 -2 140 11 657 9 517
2017 11 655 21 717 33 372
2016 - 8 161 15 693 7 532

Moyenne des totaux : 13 376 €

CAF Société 1 Société 2 Total
2020 -6 023 11 597 5 574
2019 55 949 33 524 89 473
2018 -19 594 3 456 -16 138
2017 65 905 33 242 99147
2016 32 094 - 1 062 31 032

Moyenne des totaux : 41 818 €

Salaire Société 1 Société 2 Total
2020 41 891 49 559 91 450
2019 49 061 10 916 81 832
2018 35 894 48 844 97 905
2017 35 762 38 089 73 983
2016 35 762 35 762 71 524

Moyenne des totaux : 83 339€

Vérification de la valorisation (prix demandé : 300 k€)
(je n’ai pas retraité l’EBE car le gérant souhaite rester dans l’entreprise encore 3 ans)
EBE x 3 = 140 k€ / EBE x 5 = 233 k€
Trésorerie : 191 k €
Dettes = 115 k€
BFR = 13 k€
Total : 203 k€ / 296 l€
A priori, il a un poil surévalué son entreprise de 4k€.

Proposition que je pense faire :
(basée sur l’exemple dans la formation de Sébastien)
(rappel de l’exemple: prix 600 k€ -> 250 k€ CV ; 250 k€ Earn-out ; 60 k€ Cash et 40 k€ que le propriétaire garde)

Prix : 300 k€
CV : 130 k€
Earn-out : 130 k€
Cash : 40 k€ (j’achète tout donc le propriétaire ne garde rien)

Vérification du financement
Le CV et Earn-out étant sur 5 ans maximum (voir Durée du crédit vendeur)
En les additionnant, on arrive à 260 k€ sur 5 ans soit 52 k€/an
La CAF est de 41 k€
La CAF x 3 = 123 k€ couvrant largement les 52 k€/an
Au final, les chiffres me paraissent bons (à part la surestimation du prix de 4k€) pour continuer.

Qu’en pensez-vous ?

3 « J'aime »

Bonjour,

Félicitations pour cette première négociation.

Que font les entreprises dans le domaine de la décoration ? Cela va impacter le coefficient multiplicateur de l’EBE que tu dois prendre en compte

J’ai tout de même un warning avec cette phrase :

(je n’ai pas retraité l’EBE car le gérant souhaite rester dans l’entreprise encore 3 ans)

Pourquoi veut-il vendre alors car la situation n’est pas dramatique ? il est en légère perte sur 1 des 2 boites et il a de la trésorerie pour amortir le choc

Je creuserais sur ce point là

Bonne journée,
Matthieu

Salut,
Si le cedant reste 3 ans… Pkoi ne pas proposer un CV sur 3 ans? À son prix 300k, soit 100k/an.
Proposes lui les choses simplement. Et si ça coince, propose progressivement d’autres méthode de financement.

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et tu lui rembourses comment 100k€par an en CV vu ses resultats?

Bonjour,
j’aurais calculé l’EBE sur les 3 dernières années en le pondérant, car les EBE des années antérieurs n’est plus représentatif des entreprises actuellement.
Prend les dettes de la dernière année, tu ne prend pas la moyenne de la tréso !
et le BFR ne sert pas dans la valorisation.
J Marc

Bonjour,

Merci pour vos réponses.

@ MatthieuK
Merci pour les félicitations !

Désolé. Je n’ai pas compris ce que tu as voulu dire par: " Que font les entreprises dans le domaine de la décoration ? Cela va impacter le coefficient multiplicateur de l’EBE que tu dois prendre en compte "

Pourquoi veut-il vendre alors car la situation n’est pas dramatique ?
En fait, il veut prendre sa retraite mais sa compagne en a encore pour 3 ans de travail.
Et comme il ne se voit pas ne rien faire pendant 3 ans, il m’a proposé de rester dans la boite.
Pour l’instant, j’ai juste répondu que cela ne me dérangeait pas.
Cela me donnera le temps de trouver un remplaçant.
Mais je vais devoir négocier fortement son salaire à la baisse (objectif: 60-70 k€).
Cela me permettra de me payer en management fees.

Nota bene: sa fille est la secrétaire des deux entreprises.
Là aussi, j’ai répondu que cela ne me dérangeait pas qu’elle reste.
Cela constitue un risque sur la gestion future (si elle refuse de changer sa manière de travailler par exemple).
Aussi, je vais éviter d’avoir une clause la concernant dans le contrat de cession.
Je ne pense pas toucher son salaire (environ 22 k€).

@ kaptain80 et Sebastien_PDL
Pour le CV, je pars du principe que plus c’est long, plus c’est bon :blush:
Plus sérieusement, ma stratégie est d’avoir de la marge pour payer.
Or, sur le CV, je ne peux le faire qu’en allongeant sa durée au maximum.
En outre, comme le dit Sebastien_PDL, les résultats des sociétés semblent un poil aléatoire.
Je le rejoins sur cet avis.
Je préfère donc jouer la carte « prudence » et essayer de négocier les 5 ans de durée maxi.

@ revedevie
Si je reprends mes calculs, nous avons:
EBE des 3 dernières années = 29 k€
EBE x 3 = 87 k€ / EBE x 5 = 145 k€
Trésorerie : 191 k € (C’est bien celle de la dernière année)
Dettes de la dernière année = 96 k€
Total : 182 k€ / 240 k€
J’ai enlevé le BFR comme tu l’as dit (j’avais mal compris: je pensais qu’il venait en soustraction de la trésorerie comme les dettes)

Toutefois, la dernière année ne semble pas représentatif.
J’ai eu de nouvelles informations par téléphone pour comprendre la baisse du CA en 2020 (j’aurais celles de la baisse de 2018 début février):

  • Arrêt de travail d’un salarié pendant 10 mois
  • Arrêt de travail d’un salarié pendant 5 mois
  • Un congé de paternité

Aussi, si nous prenons en compte les 3 avant-dernières années:
EBE des 3 avant-dernières années = 65 k€
Total : 290 k€ / 420 k€

Au final, j’ai l’impression qu’une année sur deux, le CA baisse drastiquement.
Et donc, selon les 3 années qu’on prend, soit il a bien valorisé soit il est dans les choux.
Difficile de prendre une décision dans ce cas.
J’aurais sans doute une meilleur visibilité quand j’aurais les informations sur l’année 2018.
Je revois justement le cédant début Février.
Je vous tiens au courant.

Bonjour Vincent,

Ce que je veux dire par " Que font les entreprises dans le domaine de la décoration ?" c’est quelle est l’activité de l’entreprise ?
Vente en magasin de déco ? Rénovation intérieur de maison ? Déco pour événementiel ?

Plus tu m’en dis sur lui et plus j’ai des doutes.
Il reste 3 ans de travail à sa femme, je comprends qu’il veuille continuer pour ne pas « rien faire » mais il aurait pu continuer 1 an et demi et seulement chercher un repreneur à ce moment là

Tu veux baisser son salaire --> Ca va être chaud pour sa motivation à continuer de travailler : il n’est plus actionnaire donc « s’en fout » des résultats et en plus il va faire le même travail pour moins cher.

Bonne journée
Matthieu

Je rejoins MatthieuK, mais j’ai racheté 2 boites mais ma condition est tjs de ne pas garder des membres de la famille, ils ont tellement des habitudes que c’est compliqué de travailler avec.
La le gerant cherche un poste pépère pour finir sa carrière et toi les galères. Pour moi c’est 3 mois d’accompagnement et basta. pour le rassurer tu peux mettre que 3 mois supplémentaires sont possible sur accord des 2 parties.

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Hello !

En fait, l’activité de l’entreprise est de la rénovation intérieure de maisons ou de locaux commerciaux.
J’avoue avoir du mal à savoir si l’activité sera pérenne dans les années prochaines.
Je ne sais pas sur quoi me baser.

Pour la durée de 3 ans dans l’entreprise,
Il me semble que c’est moi qui ait mal géré. Je m’explique: de mémoire, il m’a proposé 1 an voir plus.
Comme il m’a tendu une perche, je l’ai saisi et lui ai proposé 10 ans (plus ou moins pour rigoler et le tester).
Il a rétorqué 3 ans maximum.
Là, j’ai pris ca comme une opportunité: pas besoin de chercher tout de suite quelqu’un pour le former et le mettre à sa place.
Son bureau étant tout petit dans le local (40 cm contre un mur), je doutais de trouver quelqu’un qui accepterait de travailler dans un espace aussi restreint.
Donc 3 ans pour trouver un autre local un peu plus grand dans la même ville me paraissait une bonne affaire sur le moment.
Je vais donc revoir ma position lors du début des négociations vendredi prochain et revenir à la fourchette de 3 mois - 1 an.

Un peu en retard sur le topo de ce dossier.
Mes excuses.

Bon, la négociation ne s’est pas trop mal passé (pour une première fois):

Le cédant est resté flou sur son prix au début de la discussion mais comme il avait parlé de 300k€ au premier rendez-vous, j’ai orienté la discussion sur ce montant.

J’ai enchainé avec « l’abattage des cartes » (CV, Earn-Out, cash).

Au final, on a commencé à écrire la LOI.
Commencé car on s’est retrouvé coincé sur certains paragraphes.
Par exemple, l’earn-out: pour les objectifs, Il ne s’en est jamais fixé et à vécu au jour le jour. Il va faire le point avec son expert-comptable.
De mon côté, je dois voir mon avocat et mon expert-comptable pour insérer les bonnes dates et montants (calendrier, % de la GAP …).
En résumé, c’est plus un draft qu’une LOI signable de suite.
On se revoit dès qu’on a les informations manquantes.

Un seul point qui m’enquiquine: je n’ai pas pu revenir sur mon « engagement » de le garder en tant que salarié 3 ans dans l’entreprise (je ne parle même pas de sa fille).
Cela va être un risque, comme le dit si bien Sebastien_PDL.
Mais avec l’earn-out et son salaire basé en partie sur du variable, je pense que les risques sont limités pour la partie Finance.
Pour les habitudes de travail, je ne sais pas encore. J’attends de rencontrer la fille (la secrétaire) pour me faire une idée.

En résumé, les bases sont posées.
Il y a des points à négocier mais rien d’insurmontable.
Reste:

  • à rencontrer sa fille et évaluer les risques liées aux habitudes de travail.
  • à finaliser la LOI et le contrat
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Félicitations, tiens nous au courant :slight_smile:

Bon, retour à chaud avec un rebondissement :
Le vendeur a souhaité qu’on se revoit suite au rendez-vous qu’il a eu avec son expert-comptable.
Lors de notre nouvelle rencontre, il fait une contre-proposition.

Voici un petit résumé :
Après les amabilités (café, chocolat, discussion sur les hobbies), on entre dans le vif du sujet.
Il me dit que ma proposition le fait passer « pour une banque » et a du mal à accepter le CV.
Pour lui, il n’a aucune garantie d’être payer si l’entreprise a quelques soucis une fois la vente effectuée.
Apparemment, l’idée vient de son expert-comptable qui a horreur des CV: selon ce dernier, ça se finit toujours mal.
Sa contre-proposition :

  • 85% du montant de la vente en cash
  • 15% en earn out
  • En contrepartie, son salaire sera un petit brut + commissions

Voyant que je garde le silence (je suis bien emmerd… en fait), il oriente la discussion sur ma place dans l’entreprise.
Il ne comprend pas ce que je vais faire (normal, on n’a pas abordé réellement ce sujet).
Il a peur que j’investisse juste de l’argent et que je me barre ailleurs ; et tant pis pour la boite et ses salariés.
Je lui expose alors ma stratégie future : marketing, augmentation des commerciaux et selon les ventes, augmentation des employés sur le terrain et du soutien administratif.
On échange quelques idées, notamment la partie managériale.
Cela le rassure : je me suis « projeté » dans l’entreprise.

Revenant à sa contre-proposition, je choisis d’être direct et refuse qu’il n’y ait pas de CV.
Je lui expose que j’ai pris en compte toutes ses demandes (prix de la vente, qu’il devienne salarié…) sans rien négocier en retour sauf la manière de payer.
Il me contre avec le même argument : il n’a aucune garantie d’être payé avec un CV.
Toutefois, après quelques échanges où il voit que cela devient une impasse, il revient à ma proposition et souhaite :

  • CV sur 3 ans au lieu de 5
  • Earn out, idem
  • Cash plus important que 10% du prix : environ 15-20%
  • Salaire : il me demande mon avis. Je lui propose qu’on garde celui qu’il a mis dans sa contre-proposition. Quant aux indicateurs déclenchant les commissions, il souhaite que ce soit moi qui les fixe.
  • Une garantie pour le CV :frowning:

Rendu à ce point, j’ai demandé un temps de réflexion avant de lui répondre.
On a continué à échanger des points de vue sur la stratégie future de l’entreprise.
Puis on s’est séparé après des échanges cordiales.

Sur le chemin du retour, j’ai pu réaliser certaines choses :
1/ Je m’étais préparé à négocier, notamment sur la durée du CV et de l’Earn out.
Mais avec sa contre-proposition « brutale », j’étais un peu perdu.
J’ai préféré temporiser pour réfléchir.
A froid, je dirais que c’est une bonne réaction : on montre qu’on est calme et réfléchi
(les données ont changé et on assume le fait d’avoir besoin de faire une nouvelle analyse).

2/ Ne rien dire juste après sa contre-proposition a permis de soulever ses autres interrogations (non monétaire) et d’y répondre.
Le silence est un outil qui marche bien pour du déblocage (même si je l’ai utilisé involontairement).

3/ Elaborer une stratégie pour l’entreprise est du temps gagné. Même si c’est pensé dans les grandes lignes, cela devient un outil intéressant pour résoudre un éventuel blocage.

Quelques bémols:
4/ Je vais devoir me renseigner sur les commissions des commerciaux pour pouvoir lui fixer des objectifs. A voir du coté de l’avocat ou de l’expert-comptable s’ils ont des exemples de contrat.

5/ J’ai découvert un adversaire imprévu : son expert-comptable.
Je ne sais pas encore comment régler ce souci.
Sans doute jouer la carte de la franchise avec 2 arguments :
-> il n’y a pas de garantie pour le CV à ma connaissance (Je suis preneur si quelqu’un en connaît sur le forum)
-> s’il a peur de ne pas être payé, c’est qu’il n’a pas confiance dans le futur de son entreprise. M’a-t-il caché quelquechose?

6/ Je ne suis pas sûr qu’il ait compris ce qu’est l’earn out malgré mes explications.
Je ne sais pas non plus comment régler ce souci.
Il semble plus concentré sur le CV et sur les commissions de son salaire que sur ce sujet.
Et difficile de compter sur son expert-comptable pour l’aider sur ce sujet.
Je n’ai pas encore d’idée.

Dernier point intéressant :
J’ai pu rencontrer sa fille qui fait l’administratif.
Calme, posée, réfléchie.
Elle semble ouverte au changement.
Une bonne rencontre à première vue. Mais difficile de se faire réellement une idée quand on n’a pas travaillé avec.

Au final :

  • Une négociation avec des « blocages » étonnants
  • Une évaluation des risques (père et fille restant dans l’entreprise) à continuer à évaluer

En résumé, « la vie est un long fleuve tranquille » :smiley:

(Désolé, j’ai encore écrit un roman)

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Bonjour Vincent,

Ton récit est représentatif des réticences du cédant vis à vis du CV et le comptable qui n’est pas du tout un allier du repreneur, car il a peur de perdre son mandat après la reprise.

Il faut avoir conscience que la très grande majorité des deals n’inclue pas de CV, et ceux qui le font, c’est à la marge, 5% à 15% du prix de cession.

La crainte fondée du cédant de ne pas être payé n’est pas forcément un indice qu’il y a loup quelque part et qu’il ne croit pas dans le futur de sa société, mais plutôt une crainte sur la capacité du repreneur à développer l’entreprise et de la faire prospérer.

Un autre point non négligeable, est le fait que le CV maintient un lien entre le cédant et l’entreprise après la cession, qui est ne facilite pas le fait de « tourner la page » pour le vendeur (ce qui n’est pas le cas dans ton schéma puisqu’il resterait dans l’entreprise).

Par rapport à ta question sur la garantie, ce que tu peux apporter, est le nantissement des parts de l’entreprise. En d’autres termes, si les échéances du CV ne sont pas réglées, le cédant récupère les parts de l’entreprise (par analogie, une sorte d’hypothèque sur l’immobilier). Cette solution est parfois rejetée par le cédant car pour lui, reprendre les parts si le CV n’est pas honoré, est un retour en arrière ce que ne souhaite aucun repreneur.

Mais qui ne tente rien n’a rien :blush: !!

Bonne chance !

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tu as tout très bien synthétisé dans ton post. Good job
Il faut aussi se mettre a sa place quand tu voudras céder l’entreprise ou une entreprise toi aussi tu voudras le cash de suite et pas 3 a 5 ans après en CV donc je comprend que c’est très dur a faire passer
Perso je ne propose jamais e CV , earn out a la rigueur. moi j’aime couper le pont avec l’ancien gérant le plus tot possible il y a un soucis de hierarchie avec les salariés sinon ils savent plus tres bien qui est la patron et naturellement font confiance a l’ancien plutot qu’au nouveau surtout quand tu veux gerer la boite sans etre dans l’operationnel

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@ Alex.e
Ah mince!
En effet, je suis parti du postulat que le CV est une « solution sympathique » pour tout le monde.
Et cette pensée a été conforté par le fait que le cédant me disait qu’il connaissait un peu ce principe (à priori, c’était un autre repreneur qui lui a fait une proposition de ce genre).
Je ne m’attendais pas du tout à ce « retour de flammes ».

Je croyais aussi que le nantissement des parts de l’entreprise était obligatoirement inclus dans le CV. C’est ce que je lui ai dit. Merdum! Je vais rectifier ce point la prochaine fois.
Merci !

Pour l’expert-comptable, c’est vrai que je ne le reprendrais pas: j’ai passé un deal avec le mien pour faire baisser ses honoraires et avoir un peu de success fees.
Je comprends mieux ses réticences.

@Sebastien_PDL
Tu ne proposes jamais de CV et tu fais de l’earn out a la rigueur?
Je présume que tu payes en cash alors. Avec uniquement la Trésorerie ou tu fais un apport?

Je suis tout à fait d’accord de couper les ponts avec l’ancien gérant.
Mais ici, j’ai vu que c’était un cas particulier.
J’avoue avoir beaucoup hésiter.
Comme le rapport avec le cédant se passe plutôt bien (à priori, on partage certaines valeurs du travail et du management), je tente le coup.

Il est clair que je vais devoir attaquer fort pour le management pour éviter le souci de hiérarchie.
On en a discuté pas mal avec le cédant qui me donne des idées pour m’imposer (présence à l’embauche chaque jour pendant un certain temps, visites imprévues des chantiers…).

Salut,

Très intéressant retour d’expérience pour le débutant que je suis, les conseils des uns et des autres sont également très éclairants sur la posture du repreneur.
J’apporte ma modeste contribution sur ta négociation en cours; je te conseille vivement de lire le livre de Chris Voos « Ne coupez jamais la poire en deux », il est très bien écrit et se lit presque comme un roman, en quelques heures. Il te permettrait d’être encore mieux armé pour une négo, car, armé, je constate que tu l’es déjà à la lecture de tes lignes. Voos nous enseigne l’importance de la prise d’information et du calibrage des questions que l’on pose à la partie adverse. L’une de ces questions est " Comment pouvons nous sortir ensemble de la situation?" Le but est de laisser son opposant proposer de lui même la solution qui correspond à ton objectif.
Le cédant veut avant tout rester dans la boite.
Il n’a pas confiance en tes capacités à mener son bébé.
Tu veux le payer en cv et en earn out.
Tu veux quelqu’un d’experience pour la transition.
Que demande le peuple? j’ai envie de dire.
S’il reste dans la boite sur la durée du CV, il s’assure que le business tourne car il veut être payé.
Tu es donc sûr qu’il va bien faire le job jusqu’à la fin.
On est d’accord, c’est facile pour moi le cul sur mon canapé de te donner des conseils pas forcément de valeur. Mais à ta place je tenterais de l’amener sur cette voie, une fois levées toutes les interrogations sur la valeur réelle du deal par les membres plus aguerris du forum.
Bon courage à toi et bonne lecture si le coeur t’en dit.

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Non je ne fais pas de CV sur mes précedents achat.
La je suis sur un deal rachat a 1€ earn out car l’entreprise est endettée mais je pense a un super potentiel
J’y travail c’est un peu un coup de poker

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Bonjour à tous! Sympa de voir vos échanges, c’est excitant pour un débutant comme moi.
Dit Sébastien, d’où trouve tu ton entreprise en faillite.

Merci

Le réseau depuis plus de 2 ans a chercher fouiner discuter regarder les annonces c’est un travail de fond

@ Cryptimmo
Merci pour le conseil.

@Sebastien_PDL
Intéressant, ton rachat à 1€ + earn out !
Je suppose qu’elle est aussi dans le domaine du bâtiment.
On sort un peu du sujet du post mais c’est pour du développement horizontal ou vertical par rapport à tes autres entreprises?

Pour la suite des évènements (le roman du jour :blush:),

Je suis retourné le voir cette semaine pour lui faire une autre proposition voire deux:
CV: 43% du prix sur 4 ans
Earn Out: 43% du prix sur 4 ans
Cash 14% du prix

La seconde proposition est sans l’earn out, ce qui simplifie les données (petit rappel: il ne s’est jamais donné d’objectifs):
CV: 86% du prix sur 4 ans
Cash: 14% du prix

J’en ai profité pour lui dire mon erreur sur le nantissement des parts de l’entreprise (ce n’est pas inclus dans le CV).
Petite remarque: Je suis d’ailleurs tombé sur la vidéo d’Orlane qui décrit très bien ce thème (j’ai vu que j’avais loupé 2 chapitres dans la formation et je suis en train de rectifier le tir).
C’est bien la seule garantie pour le cédant.
Et en plus, c’est lui qui doit faire la démarche auprès du tribunal de commerce et payer un certain montant.
Comme je ne connais pas la procédure ni le prix, je le laisse rechercher ces informations.

Le hic: il m’a demandé son contrat.
Je pensais lui proposer une fois qu’on aura finaliser la proposition mais…non!
Il veut tous les éléments en même temps.
Merdum sur la moquette !
Pour info, je n’ai pas réussi à préparer son contrat sur la partie Commission: je souhaite un indicateur sur le CA et la marge.
Mais même si j’ai un modèle de contrat de commercial, il n’y a pas de clause sur la partie commission.
Et je coince pour en trouver un qui soit complet: mon expert-comptable « botte en touche » car c’est le seul contrat qu’il refuse de faire: c’est à chaque fois source de conflit donc il ne le fait plus.
Et mon avocat est un spécialiste du droit des affaires, pas du droit social donc hors jeu.
Aussi, si quelqu’un sur le forum a un modèle sous la main, je suis preneur.

Après, c’est lui qui resté silencieux puis il a demandé un temps de délai pour faire le point avec son expert-comptable et pour vérifier auprès du tribunal du commerce.

On a ensuite pas mal discuter sur la stratégie future que j’avais exposé et qu’il aime toujours, sur le fait que je pouvais avoir du mal à dormir la nuit car je pense à la société (là, il a raison), si je suis impatient…
Je suppose que c’est sa manière de continuer à vérifier si je suis toujours impliqué dans l’affaire et que je compte m’y investir.

Enfin, on s’est quitté cordialement en se disant qu’on se reverra avec le draft du contrat.

Au final,
Personnellement, Je suis rentré frustré car la négociation a très peu avancé.
Toutefois, j’ai appris:
1/ Qu’il vaut mieux avoir tous les éléments, même ceux qui nous paraissent secondaires.

2/ Je me suis senti mal à l’aise dès qu’on abordait la notion de crédit-vendeur.
Après introspection, je me suis aperçu que:

  • je suis tombé amoureux de cette entreprise
  • j’ai peur que la négociation échoue
  • je suis impatient d’acheter cette entreprise et d’enchainer sur d’autres

Cela pose un souci car dès qu’il y a un risque de capotage qui apparait dans la discussion, je fais des circonvolutions au lieu d’être franc et direct (de dire: oui, il y a qu’une seul garantie et oui, il y un risque que si l’entreprise coule, elle ne vous paye pas) .
Je comprends mieux l’avertissement de Sébastien de ne pas tomber amoureux: cela nous bride dans nos rapports avec le cédant et ce n’est pas bon.
A régler au prochain rendez-vous en crevant l’abcès: lui dire franchement que j’ai peur que la négociation échoue si le CV ne lui convient pas.
Après, il acceptera ou pas. C’est son choix et tant pis pour moi.
L’amour est cruel :frowning:

Pour finir sur le positif, je suis en négociation avec d’autres entreprises (qui sont malheureusement moins bien pour l’instant) et je suis bien plus à l’aise dans mon approche et dans les discussions.
Comme quoi, c’est bien en forgeant qu’on devient forgeron…même si on ne veut pas devenir forgeron :blush:

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