Bonjour a tous,
Je fais appel a vos compétences et connaissances pour une réflexion que j’ai suite à la reprise d’une entreprise de menuiserie générale avec 6 salariés.
Je viens de racheter une entreprise de menuiserie avec un bel atelier de fabrication très bien équipé et 6 salariés. Ce matin lors de mon point de la semaine avec le gérant que j’ai mis en place j’ai eu la surprise de voir l’atelier de fabrication vide car le salarié qui fabrique était sur le chantier a poser les meubles qu’ils avaient fabriqué.
J’ai été interloqué de voir un outil de production sans activité ni production, d’ou ma réflexion pour utiliser au maximum cet atelier par des productions petites séries ou autres.
Je me dis qu’il y a peut être un créneau a développer sur des petites fabrications de série avec une vente en ligne via internet ou autres.
Je ne connais absolument pas le secteur du commerce en ligne, je suis preneur de vos réflexions et possibilité pour exploiter cet atelier
Merci d’avance
Salut Sebastien,
Pour te donner une idée : amazon / petis objets en bois.
Ou : petits mobiliers en bois.
Après, il faut voir sur quel type de production, ton atelier peut être performant (ratio PPHT / couts) pour tirer une MB suffisante
Salut Sébastien,
Tu as raison, sûrement des choses à faire pour optimiser.
A titre perso, plutôt que d’imposer d’en haut, je propose à tous les salariés de donner leur avis pour optimiser l’utilisation de l’outil de production. Ils sont souvent d’excellentes idées et en savent toujours plus que moi. Même si je peux aiguiller, j’aime vraiment m’appuyer sur l’expérience des gens du terrain. Et derrière, l’application est sans commune mesure à celle d’une décision qui tombe d’en haut.
C’est une reprise récente ? Tu nous expliques un peu comment ça s’est passé ?
Excellente journée.
Sébastien
Je vais questionner les salariés mais pour avoir parlé avec l’un d’eux ils sont dans le bâtiment depuis 20 ans et sont très fermés au changement et quand je parle de boutique en ligne ils me regardent avec des grands yeux!!! Affaire a suivre.
C’est une affaire que je viens d’acquérir avec mon associé depuis le 1 avril, je travaillais sur cette reprise depuis août dernier. Belle entreprise avec bcp de trésorerie un prix correcte car un très beau parc de matériel en bon état. Au final j’ai acheté la trésorerie et le matériel(machine et véhicule) et la clientèle n’a même pas été valorisé par le vendeur. Il a été très mal conseillé l’entreprise après mon traitement aurait pu être vendu je dirais 30 % plus cher.
J’ai fait le choix d’acheter la trésorerie car je pars directement avec un fort BFR et je n’ai pas eu a demander cela aux banques. J’ai acheté par emprunt bancaire sans apport personnel et une simple caution BPI pour 70% du prêt et le reste en nantissement de part de la banque.
Mon dossier a été validé facilement car j’ai déjà une entreprise du bâtiment depuis 10 ans avec une croissance a 2 chiffres et des benefices au dessus de la profession. J’ai fourni et présenté à la banque un dossier très complet expliquant le fonctionnement que j’allais mettre en place pour gérer cela et surtout la synergie que m’apporte la complémentarité de ce métier avec le mien.
Je compte maintenant faire mes preuves pendant 1 ou 2 ans à ma banque avant de continuiter ma croissance externe.
Je compléterais sur la partie analyse financière , car bcp de message la dessus sur le forum et pendant tes lives. Il faut, à mon avis, le plus de maîtrise possible des bilans financiers car en étudiant cela a fond j’ai découvert des économies très importantes, des dépenses inutiles car laissées par habitude depuis des années. Même avec la meilleure relation possible avec le cédant, on parle de gros sous donc mieux vaut être très carré. Je pense que personne n’est plus rigoureux que soi quand il s’agit de gérer son argent, un salarié n’aura jamais la même relation la dessus et aura souvent tendance valider des dépenses inutiles ou pas assez négociées
Bravo, une belle acquisition et un beau départ de roll-up.
Ca ne mange pas de pain de tenter d’avoir leur avis en tentant de leur faire comprendre que c’est dommage que l’outil de production ne tourne pas. Par expérience, je sais que ça prend du temps d’avoir des retours de salariés, car ils n’ont vraiment pas l’habitude qu’on leur demande leur vie et sont assez méfiants quand on le fait en se demandant à quelle sauce ils vont être mangés… Mais à terme, je trouve que ça vaut vraiment la peine.
Effectivement, parler de eCommerce était peut-être un peu brutal…
Oui c’est vrai surtout qu’il y a encore l’ancien gérant pour 3 mois et qui avait un type de gestion a l’ancienne. Donc je me suis dit je passe 3 mois d’observation, j’ai un responsable d’agence donc je ne gère pas l’opérationnel juste le financier et ensuite je ferais évoluer les choses en concertation avec les salariés.
Je suis totalement d’accord avec toi. Dans toutes les acquisitions, je traque les dépenses inutiles et recherche économies et optimisation du cashflow. Evidemment encore plus lorsqu’elles sont en difficultés. Mais je m’appuie sur des professionnels de l’analyse financière pour aller au delà de l’analyse rapide que moi ou n’importe qui est capable de faire, car même en étant sérieux et assidu, je n’aurai jamais l’oeil de personnes qui n’ont fait que ça pendant 20 ou 30 ans. Je préfère donc me concentrer ailleurs. Donc je le fais, mais avec un « je » très inclusif…
Totalement, ça ne facilite pas du tout la mise en place de choses de ce type quand l’ancien patron est encore là. Les salariés ne savent pas encore très bien à quel saint se vouer… Ce sera beaucoup plus « facile » après.
Exactement , je me dit qu’avant de vouloir changer les choses vu les résultats de la boite il y a obligatoirement des choses qui marchent bien et a ne surtout pas modifier et même à prendre en exemple pour mon autre boite.
Pour la partie bilan , j’ai suivi plusieurs formations d’analyses financières, je suis de formation scientifique et j’adore les chiffres et cela fait plus de 10 ans que je décortique tous les ans mon bilan avec mon comptable donc je commence à avoir une certaine expertise, ce qui agace parfois mon comptable car je ne lui laisse presque jamais rien passer. J’ai aussi depuis peu pris un avocat fiscaliste pour optimiser cela au grand dam de mon comptable qui gérait ça tout seul avant et faisait un peu sa popote. En grossissant on peut se permettre d’avoir une petite équipe de spécialiste qui rend encore plus efficace notre businness
Une réflexion importante que tu fais là, quand ça marche bien, il faut changer les choses avec des pincettes, il y a un risque de casser un truc qui marche bien…
Effectivement, si tu aimes les chiffres, c’est autre chose. J’ai un frère comme ça, il ne laisse rien passer au comptable, c’est agaçant pour lui.
Comme tu dis, en grossissant, il faut aussi faire grossir son équipe « stratégique », c’est fondamental.
Oui et je trouve que c’est d’une force exponentielle car quand tu as prouvé que ça marche ton réseau t’apporte d’autres deals et tu es au courant d’autres affaires comme tu l’indiques souvent.
La seule chose qu’il faut s’approprier c’est que les chiffres deviennent de plus en plus importants il faut réussir a décolérer cela de tes finances personnelles, on parle de centaines de milliers d’euros puis de millions ça peut vite rendre fou. D’où l’avantage d’être associé ou tu t’obliges a rendre des comptes.
Bien d’accord, que des avantages à être associé, dont celui que tu mentionnes, garder les pieds sur terre…
Le sourcing est un problème quand on débute mais ça se termine très vite, je n’en fais presque plus du tout, ça vient tout seul.
Bonjour Sébastien_PDL,
Je n’ai que peu d’expérience dans la menuiserie mais mon ex-beau-père était artisan menuisier et il s’était placé sur un créneau sur lequel il se trouvait bien seul. Il proposait à ses clients des produits de menuiserie (parquets, escaliers, fenêtres) faits à l’identique (ou au moins similaire) aux boiseries anciennes que les clients pouvaient avoir chez eux. Par exemple, les client déploraient de ne pouvoir trouver des fenêtres qui allaient bien avec le style de leur vieille maison limousine. Tous les menuisiers du coin ne proposaient que des fenêtres de grande surface spécialisées (type Lapeyre etc).
En clair, mon beau-père vendait (très) bien ses services car il était l’un des rares à faire du neuf authentique.
A la réflexion, je me dis qu’une offre d’éléments de menuiserie (plus ou moins) standardisés proposés dans chaque style régional pourrait trouver son public. Proposer ces produits en ligne pourrait donner une belle visibilité et constituerait une belle niche spécialisée pour une boutique e-commerce (fondamental).
Je lance l’idée comme ça sans avoir pris le temps de faire une étude de la concurrence, je ne sais pas si ça peut t’aider, bon courage en tout cas !
Merci de ton retour Francois
Effectivement j’avais pensé a cela et j’ai fait une veille.
Il s’avère que faire des fenêtres à l’ancienne est assez compliqué et cela implique une prise de cote sur place car très spécifique , Je me suis renseigné auprès d’un collègue qui fait cela sur du patrimoine. J’ai peur d’avoir de nombreux problèmes.
A partir du moment ou le client doit prendre des cotes ( idem escalier, fenêtres dressing ou autres j’ai vraiment peur d’avoir des pb de SAV et de retour)
Je pencherais plus sur des choses type meubles, accessoires en bois chose comme ca… Peut être voir une collaboration avec un designer ou architecte d’intérieur
Salut
La première des choses à faire est de demander au gérant actuel pourquoi à son avis est-il judicieux d’avoir affecté une personne indispensable à la production au montage en clientèle, pour un certain temps. S’il ne peut pas répondre, on peut se demander si il est à la hauteur. Une entreprise de cette taille ne nécessite pas d’analyse financière approfondie, mais par contre un responsable compétent ce qui est le plus difficile à trouver. Le poste le plus difficile à recruter est ‹ responsable de centre de profit ›. C’est à mon avis la priorité: le gérant est-il capable?
JJ.
En terme d’analyse financière, ce qu’il est nécessaire de savoir pour une entreprise de cette taille: ne jamais manquer de cash, gagner plus que ce qu’on dépense et pour ce faire trouver des clients qui achèteront des produits à un prix plus élevé que leur coût de production. C’est d’ailleurs valable pour toute entreprise. Il ne faut pas se laisser impressionner par les vendeurs de gestion financière. J’ai moi-même un diplôme de l’IAE et j’ai fait l’ICG (institut de contrôle de gestion et de gestion prévisionnelle) et tout ce que j’ai gardé de ces formations est ce que j’ai exposé juste avant.
JJ
Le gérant ancien cédant est aujourd’hui et pour 3 mois en phase de passation. J’ai embauché un nouveau responsable très compétent qui vient juste de commencer reprise au 1 avril. Le fait de mettre le salarié qui fabrique sur le terrain de temps en temps est plutôt une bonne chose car il voit les choses a améliorer pour la pose et sort de son atelier pour voir la réalité du terrain.
Je pense que quelque soi la taille de l’entreprise l’analyse financière approfondie est importante surtout que je gère l’entreprise a distance juste 1 matinée sur place par semaine car j’ai une autre entreprise qui a besoin de moi.
Le but de ma démarche est aujourd’hui de l’optimisation, du plus, du mieux, l’entreprise est déjà rentable comme cela mais je me dis qu’on peut tjs faire mieux .
J’attend que l’ancien gérant ne soit plus la avant de changer ou révolutionner les choses il faut aussi ce donner un peu de temps d’observation et de compréhension du métier
En tout cas merci de ton retour
Bonjour Sébastien,
je me permet une petite réponse non pas à ta question sur le commerce en ligne (pas du tout mon domaine d’expertise) mais plutôt sur un réflexe général que nous avons globalement tous quand nous voyons une entreprise. Pour reprendre tes mots tu as été « interloqué de voir un outil de production sans activité…et …utiliser au maximum cet atelier… »
C’est en effet une de nos premières réaction quand on voit des moyens de production à l’arrêt, on pense immédiatement perte de rentabilité et donc remède utilisation maximum.
Dans ma précédente vie professionnelle j’ai eu la chance d’avoir été formé au Lean Manufacturing par une personne de Toyota afin d’appliquer ces principes dans l’industrie automobile.
J’ai appris des japonais et constaté sur le terrain que cet automatisme est plutôt un biais cognitif qu’une réalité économique.
Ce n’est pas parce-que je fais tourner mes moyens de production plus longtemps que je vais systématiquement gagner plus d’argent.
Si je fais produire plus de pièces mais que je ne suis pas sur de les vendre, je vais plutôt perdre de l’argent, payer en avance de la matière première, payer de la VA de transformation (énergie et main d’œuvre), payer du stock et de la dépréciation de celui-ci, tout ceci au dépend de ma tréso !
Il me parait important dans vos activités (ou celles que vous souhaitez reprendre) de vérifier dans le PRF des produits ou services vendus, la part moyen (amortissement de vos outils) et la part main d’œuvre. Cela vous permettra de prioriser ce qui doit être optimisé en terme d’utilisation et peut-être de déculpabiliser si vous voyez une machine à l’arrêt
Grand merci à tous pour cet excellent espace de partage et d’entraide. Laurent.
Merci beaucoup de ton retour Laurent,
Je le trouve très juste. Pour préciser ma pensée, je ne suis pas du tout catastrophé par des moments sans production de l’atelier car si mon gars n’est pas a l’atelier il est en pose sur chantier donc déjà aucune perte sur la productivité, les heures sont vendues d’une face ou d’un autre… Et autre point je me disais que trouver d’autre moyen de vente pouvait être une solution pour lisser une charge de travail chantier qui pouvait être fluctuante. Par contre je n’ai pas l’intention de produire des choses qui ne serait pas vendu je ne veux pas faire de stock. Je partirais plutôt sur des produits de niche de valeur ajoutée.
Ensuite je fais cette démarche surtout pour la réflexion car cela ne se fera peut être jamais. Et puis je me disais que j’avais tous les outils en main pour essayer d’entrer dans le monde du business en ligne par ce moyen avec de très faibles investissements.
Il y a un coté curiosité et innovation dans l’affaire.